Mi-juin. Le soleil frémit sur les feuilles. Dans l’air dérivent des graines à aigrette. Des merles se poursuivent. Le pinson multiplie ses refrains amoureux. Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux[1], leurs photos en couleur, les titres à la une, les reportages des envoyés spéciaux. Il y a l’actualité quotidienne. Ses tragédies dans l’odeur du café.
Ils te regardent. Graves. Silencieux. Jouer, chanter, rire, sourire : ils ne l’ont pas appris. Ils ont des yeux écarquillés, du ventre gonflé, des bras comme fétus fragiles. Ton obole les vaccine. Les sauve. Ils ne mourront que plus tard. De faim peut-être. Ou recroquevillés dans la soute d’un cargo clandestin. Lire la suite