Une femme danse, ses seins lourds tendent son chemisier carmin, elle tourne sur elle-même, s’offre à la caméra en douceur, remue ses hanches et balance ses fesses en cadence où rebondissent des clochettes d’argent. Ses yeux noirs et brillants éclairent le visage par saccades, au rythme de la musique, ses paupières se lèvent et retombent en contrepoint. Les bras se dressent soudain et les bracelets glissent jusqu’au coude. Elle frappe dans ses mains au ralenti. Les musiciens la regardent fascinés, ils augmentent le rythme de la mélodie et la caméra filme maintenant en travelling arrière pour terminer le plan dans un zoom avant du visage de la danseuse où des perles de sueur glissent lentement sur le maquillage. Les instruments s’arrêtent net, elle baisse la tête, des oiseaux s’envolent dans le ciel.
Jim travaille sur cette séquence depuis plus d’une heure. Il passe et repasse les images, scrute l’écran de son ordinateur sans bouger. Il n’est plus dans sa boutique de vidéos « Hollywood Dreams », il disparaît dans « Kuch kuch Hota Hai » de Karan Johar, il succombe au parfum de la danseuse qu’il découvre, scène après scène, un film après l’autre… Il a passé la nuit devant « Lagaan », « Verre Zaara », le classique « Pakeesah » et bien d’autres dont il oublie le nom aussitôt. Lire la suite