Ce soir, lynchage à tous les étages « Un certain William Lynch (1736-1796), “patriote” de Virginie, décida de “réformer” la façon dont la justice était appliquée dans sa région durant les prolégomènes de la guerre d’indépendance.
Juge de paix, il instaura des procès expéditifs menant parfois à des exécutions sommaires à l’encontre des défenseurs de la couronne britannique. […] Jusqu’en 1911, en Caroline du Nord, ces pratiques étaient considérées comme bénéfiques. » (1)
Je lynche, tu lynches, il lynche. Lynchons un coup, ma serpette est perdue. Lynchera bien qui lynchera le dernier. Lyncher. Laurette n’avait que ce mot à la bouche. Tout y passait : l’actualité, le voisinage, la famille, les poules, le chien, le mari, les ustensiles de cuisine. « Raaah, le gars qui a inventé cette râpe à fromage, il faudrait le lyncher ! » Elle n’avait pas un mauvais fond, Laurette. C’est juste qu’elle prenait son boulot à cœur et voulait se maintenir au meilleur de sa forme. Elle était serveuse dans un de ces nouveaux lieux de sortie nocturne qui faisaient fureur, ces établissements dédiés au lynchage : « Le Bac à Lynch ». Son patron avait le goût des calembours douteux, en plus des exécutions publiques. Le « Bac à Lynch » était l’un des plus respectables bars du genre. On n’y mettait personne à mort — bien que le patron eût adoré. Le principe était simple : le personnel était entraîné à monter en épingle la moindre incartade de client, pour offrir ce dernier en pâture aux autres usagers qui n’attendaient que ça. Dès l’ouverture, le bar avait eu un succès fou. Lire la suite →