L’avenir de la Belgique ? Il est on ne peut plus prévisible, car depuis quelques années, ce pays fonctionne par cycles.

Tout d’abord des élections, qui sont systématiquement qualifiées de « tremblement de terre ». Des analystes décoiffés qui expliquent le soir du scrutin à la télévision que ces résultats inattendus « bouleversent la donne », « modifient sérieusement le rapport de forces en présence », « vont nécessiter une remise à plat radicale des tenants et des aboutissants du débat public ». Des représentants de différents partis qui s’enflamment, sur deux modes principaux : primo., « c’est une victoire historique pour notre mouvement », « non, c’est pour notre mouvement que la victoire est historique », « non, c’est nous », « non, nous ! » ; secundo, « d’accord, nos résultats ne sont pas terribles, mais attention : nous partions de très haut », « notre défaite n’en est pas vraiment une », « fiasco, dites-vous ? Tout dépend de ce que l’on entend par fiasco ! » Lire la suite


La semaine prochaine, j’ai rendez-vous à Hollywood pour leur soumettre un projet de série. Le titre : Belgium. Le sous-titre : « Les avatars et les avanies d’un curieux petit pays qui ne lasse d’étonner jusqu’à ses propres habitants ». Je suis assez optimiste quant à l’issue de ce rendez-vous, car tout est là pour un succès planétaire. Lire la suite


Le monde d’un côté, moi de l’autre.

Allez hop, foin de modestie : pour qui aspire à commenter l’actualité politique, mieux vaut ne pas se poser trop de questions. Enfin si, mieux vaut s’en poser, mais pas sur soi-même : à force de scrupules, de remises en question personnelles et de doutes sur la légitimité qu’on a ou non à intervenir dans le débat, on n’écrit plus. Quelle utilité d’un article jeté dans l’océan des interventions publiques ?, encore un parmi des milliers ?, à quoi bon ?, lu par quelques-uns, aussitôt oublié, chair à papier, quelle vanité, autant ne pas se fatiguer, compter sur le temps qui passe et qui efface tout, lire ce qui s’écrit déjà, c’est tout à fait suffisant, ne pas bouger ses petits bras pour rien.

Mais non. Je ne suis pas comme ça. Mon avis est intéressant, j’en suis sûr. Immodestie, assurément : part de narcissisme, sans aucun doute ; reste que voilà, les gens qui me lisent, enfin certains d’entre eux, verront, je l’espère, grâce à mon article, autre chose dans le débat politique. « Rien que ça ! », se moquera-t-on. Hé bien oui, rien que ça.

Je m’assieds à ma table de travail, je fais claquer mes doigts, je bois un grand verre d’eau, j’assouplis mes jambes, je tais craquer mes poignets, et je m’y mets. Lire la suite



— Je ne sais plus où j’ai lu ça, mais il paraît qu’il est impossible d éteindre Internet.

— Impossible d’éteindre Internet ? Qu’est-ce que ça signifie ?

— En gros, deux choses : qu’internet ne peut pas tomber en panne, et que personne ne peut prendre la décision de débrancher le réseau. Que d’une certaine manière, il s’est donc extrait des contingences humaines. Lire la suite


Les mots pour le dire : Étienne avait trouvé le titre de son article avant même d’en avoir écrit une ligne.

Il ne savait pas bien quel sujet traiter, mais ce titre lui plaisait.

Comme toujours, il allait trouver en écrivant : une idée en amènerait forcément une autre.

Il voulait parler de la France. De ses problèmes. De la crise qu’elle traversait. Lire la suite