Pourquoi ce mot de crise a-t-il pris une tonalité aussi tragique ? Après tout, certains adolescents font des crises d’asthme lorsqu’ils vont édifier des meules de foin avec le fermier… Mais, à la puberté, les crises disparaissent, on ne sait trop pourquoi. Et la goutte chez des personnes âgées ? Elle n’émeut pas beaucoup les gens. On n’en parle pas dans les journaux. Par ailleurs, notre planète connaît des crises atroces. Par exemple, celles provoquées par le vibrion du choléra, chez les Hindous qui se baignent dans le Gange, ou bien chez ceux qui vivent sur l’île de Haïti. Mais ce vibrion n’est vraiment méchant que chez des gens mal nourris. Or, les banquiers atteints par la faillite ne se trouvaient certes pas en état de carence alimentaire. Quelle qualité leur manquait-il donc pour ainsi se laisser entraîner dans une mauvaise passe ? Lire la suite


Pourrait-on sortir de chez soi pour aller explorer des mœurs autres que celles de la civilisation bancaire ? Mais pour en rencontrer, faudrait-il aller jusque sur Mars ? Peut-être que non. Il pourrait être encore possible d’aller se dépayser quelque part sur notre planète. Par exemple, là où les banques visent, certes, de nouvelles proies — mais ne les ont pas encore digérées. Des pays où les soucis ne portent pas le nom de dettes non remboursables, ou factures impayées. Lire la suite


Pour un boulanger, le but ultime n’est pas de supprimer le besoin des gens de leur pain… Par contre, le médecin qui combat pour préserver les santés vise à devenir inutile, et donc à se saborder… Cette image pourrait-elle devenir une réalité ?

Faisons un rêve. On nous dit que les rêves se déroulent comme à l’époque de Charlie Chaplin : un film plat en noir et blanc, et les dialogues remplacés par des espèces de titres de chapitres. Le film raconté ci-dessous a pour héroïne La santé et pour script girl une certaine X qui voulut garder l’anonymat et fut baptisée Linotte… Mais ce nom d’oiseau va parfois faire surgir en elle des réflexions sans queue ni tête.

Voici le scenario du film.  Lire la suite


Pour les vacances de 1995, Michel et moi projetions d’aller « vivre » un mois en Amazonie. Mais laquelle ? La péruvienne ou la brésilienne ? J’avais été élevée dans la connivence avec Blaise Cendrars, donc avec le Brésil.

Des arbres géants aux branches desquels pendent des lichens blanchâtres qui ressemblent à la barbe des vieillards et que la plus légère brise balance. Barbe fleurie de Charlemagne

C’est plein de Charlemagne

C’est plein d’arbrisseaux dont le fruit s’appelle vulgairement camboui.

… et avec sa capitale

São Paulo est selon mon cœur

Ici nulle tradition

Aucun préjugé

Ni ancien ni moderne

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Cette année-là, la course prit son départ dans un petit village calme. C’eût été une situation banale si on n’y fêtait pas en même temps le concours des meilleurs cochons. Beaucoup avaient été envoyés de loin, sélectionnés pour leur grognement le plus expressif ou bien pour l’élégance avec laquelle ils plongeaient leur groin dans l’auge. Mais d’autres avaient été choisis pour leur comportement civique, leur aspiration à des rôles plus nobles que celui de fournisseur de côtelettes. Une occasion inédite leur avait été fournie par des docteurs en médecine humaine : à court de dons d’organes, on s’était mis à recruter des donneurs chez la race porcine. Et certains cochons, fiers d’avoir les organes les plus proches de l’homme, avaient émis un grognement par lequel ils exprimaient leur « consentement informé » pour le don d’un de leurs reins. Lire la suite