C’est cela, voyez-vous, qui m’ayant obsédé tant d’années durant, me poursuit aujourd’hui encore : le spectacle attirant, effrayant, hallucinant vraiment de ma nudité très crue. De ce reflet dans le miroir où Ludovic se mire, où je me noie dès que mes yeux s’embuent pour gommer ce sexe masculin qui prolonge mon bas-ventre et que je vois parfois se dresser, pour prendre toute la place dans une image de moi que je préfère, et de loin, ô combien, totalement travestie, rectifiée par mes soins ! Comme quand, adolescent, je me pavanais devant la glace après m’être harnaché d’un soutien-gorge et d’un porte-jarretelles noirs : accessoires maternels que je m’appropriais pour que mon buste pigeonne, ce dont je me rengorgeais, et pour, enfilant des bas nylon qui m’instillaient la chair de poule, que j’imagine ma présence en vitrine, dans toute ma splendeur de fille : à rendre jalouse jusqu’à la plus belle et la plus laide des femmes !
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Le paradoxe étant que des érections grandioses me prenaient par surprise au plus fort du bonheur de me sentir si désirable en lingerie féminine… Lire la suite