C’est cela, voyez-vous, qui m’ayant obsédé tant d’années durant, me poursuit aujourd’hui encore : le spectacle attirant, effrayant, hallucinant vraiment de ma nudité très crue. De ce reflet dans le miroir où Ludovic se mire, où je me noie dès que mes yeux s’embuent pour gommer ce sexe masculin qui prolonge mon bas-ventre et que je vois parfois se dresser, pour prendre toute la place dans une image de moi que je préfère, et de loin, ô combien, totalement travestie, rectifiée par mes soins ! Comme quand, adolescent, je me pavanais devant la glace après m’être harnaché d’un soutien-gorge et d’un porte-jarretelles noirs : accessoires maternels que je m’appropriais pour que mon buste pigeonne, ce dont je me rengorgeais, et pour, enfilant des bas nylon qui m’instillaient la chair de poule, que j’imagine ma présence en vitrine, dans toute ma splendeur de fille : à rendre jalouse jusqu’à la plus belle et la plus laide des femmes !

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Le paradoxe étant que des érections grandioses me prenaient par surprise au plus fort du bonheur de me sentir si désirable en lingerie féminine… Lire la suite


Année 2057.

« Hoor dus maar eens, Dames-Heren : alreeds een volledige eeuw ! Un siècle déjà ! »

« De quoi ? » Un silence calculé est tombé entre le guide pittoresque moulinant un grand parapluie jaune marbré de noir refermé à la diable au risque de faire glisser sa longue écharpe rouge. Il tient un temps suffisant pour que la question effleure à l’esprit des quelques touristes d’origines diverses battant le pavé en groupe épars autour de lui. La réponse naît de nulle part : Lire la suite


Le titre, tel celui d’un conte cher à Sade, est tombé sur mon courriel ; c’est au lendemain de l’accession des deux tennisseuses belges au sommet de leur art ; par la même occasion, elles choient aux deuxième et troisième places, au loto japonais du classement professionnel mondial, désigné par l’acronyme ATP ; moins folklorique et moins négligeable, elles bénéficient des avantages financiers que constituent les sommets correspondants des rémunérations en vigueur dans leur sport. Justine et Kim : milliardaires ? Lire la suite


Il faut, c’est impératif, une ambiance glauque, la pluie est fine et désespérante, elle n’empêche pas la stagnation de la brumaille, la rue est luisante, comme un pavé de têtes lisses à la Laermans sous un éclairage incertain de lampes à décharge bleue. Tout tremble de désolation.

Au loin…, au loin une ombre s’avance, engoncée dans un imperméable serré à la taille. La tête est couverte d’un couvre-chef informe, on dirait un képi. La silhouette tourne la tête à droite et à gauche, aux aguets sans doute. L’ombre se creuse de son profil d’où se détache la masse d’une barbe solide surmontée du L couché d’une pipe. Le fourneau émet une douce lueur orange surnageante. C’est le seul élément de chaleur dans cet univers sinistre. Par moments, un filet sombre s’extrait de la bouffarde. La silhouette respire donc dans ce décor à funester. Lire la suite