Remerciements à Claudia De Decker-Ritter
Les moteurs du ferry grondent, le pont arrière va se relever, les dernières voitures embarquent, les retardataires courent essoufflés. Odile est à sa place préférée, sur le premier pont arrière, près du drapeau blanc et bleu. Le pont de métal se relève, les moteurs grondent un peu plus fort, le Ferry vibre, l’eau du port s’agite à grands remous, le bateau s’arrache et dessine sa queue d’écume. Elle voit l’île qui s’éloigne, se trouve une table et une chaise à l’ombre. Chacun s’affaire pour la traversée de 4 heures qui les ramènera au Pirée. Il y a déjà une file devant chaque bar. Odile s’y ajoute, commande son freddo cappuccino, un peu de sucre mais pas trop, « metrio », le barman l’exécute avec soin, comme pour chaque passager. Barrista grec, c’est un art. Déjà les maisons blanches ont fondu dans les collines, l’île n’est plus qu’une lointaine silhouette ocre. Le vaisseau prend la route humide, Odile serre les dents, elle sait qu’elle ne reviendra pas dans l’île avant un an. Lire la suite