Le petit Louis, que tout son entourage appelait ‘tit Louis, était beau comme un ange. Du soleil plein les yeux, un teint de pêche, un sourire qui, chaque minute, accentuait des fossettes. On aimait beaucoup ‘tit Louis. À l’école maternelle qu’il devait quitter cet été, on lui faisait fête car il inventait sans cesse de nouveaux jeux. Boute-en-train, lors des récrés, on l’entourait beaucoup. Mais, en classe, il était d’une sagesse exemplaire, ce qui ravissait Madame Monique, son institutrice. Celle-ci le regretterait quand il passerait en primaire.
Employée de banque, sa maman avait dû le confier dès son plus jeune âge à sa grand-mère, ‘tit Louis adorait son aïeule. Après les repas, elle le prenait souvent sur ses genoux et lui lisait l’un ou l’autre album d’Hergé. L’enfant suivait avec passion les aventures de Tintin et, à peine la lectrice qui se serait volontiers assoupie se fourvoyait-elle dans ses propos, que ‘tit Louis la reprenait aussitôt. Connaissait-il par cœur ou lisait-il déjà, malgré son jeune âge, les bulles accompagnant les dessins ? Lire la suite
