J’écumai le marché du travail, comme on disait alors, mais découvris que ce n’était que routine assommante et inutile.
Charles Bukowski
Il posa les journaux sur la table de marbre, tira vers lui une chaise en la soulevant par le dossier, puis s’assit. Lentement. Le geste tenait d’un rite ou d’un exorcisme, d’une mise en condition. Il fallait savourer le moment, trop rare, et, en même temps, se préparer à affronter la corvée, malgré la lassitude. Évidemment, il ne savait jamais ce qu’il allait découvrir, mais il se doutait que ce ne serait pas grand-chose, qu’il allait sans doute s’énerver et, certainement, perdre, une fois de plus, le temps nécessaire pour tout consulter. Cela ferait une heure, au moins, deux, sans doute ; la matinée y passerait. Il ébaucha un sourire, comme pour se moquer de lui-même. Effectivement, il était agacé par la situation, mais après tout, il avait décidé de jouer le jeu et, s’il continuait à se plonger dans ce fatras informe, comme d’autres misent sur des numéros de loterie, c’est qu’il espérait toujours y rencontrer une bonne surprise. Il commanda un café. Lire la suite →