Pour moi, l’avant automne et l’avant printemps constituent deux saisons de plus. Je composerai mes Six saisons ! Car j’aime l’air transitoire, d’une dense subtilité, qui, à ces deux moments de l’année, exacerbe le sentiment et l’émoi amoureux.

Certes, l’émotion naissante et la saison s’annonçant dans l’air vivifié s’intensifient mutuellement. Rencontre entre un souffle émanant du végétal et la vibration d’un cœur, rencontre entre un sang et une sève. Sève qui se met à palpiter, se préparant à se replier ou à se déplier. Lire la suite



« Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre ! » *

 

 

Malléabilité est-elle responsabilité ?

Au procès des Éléments

la question suscite un silence

qui dépasse les trois minutes

Trois minutes à l’échelle de la Nature

en dépit de ses brusques éclats

peuvent devenir trois mois

trois ans  trois siècles

quelques ères où l’Élément

peu à peu se transforme en dieu

réellement

Le temps d’une prise de conscience

semblable à celle survenue

entre singe et homme Lire la suite



Cela avait commencé avec les balles de tennis. Puis suivirent d’autres sphères.

L’une après l’autre, Justine les voyait s’élever, soudain frappées d’apesanteur. Au quatrième coup de raquette, revers ou droit, c’était recta : la balle quittait sa trajectoire horizontale pour en adopter une verticale, avec lenteur comme pour bien insister sur sa nouvelle attraction. Lire la suite



Le soir du 3 février, nous atterrissons à Zaventem, encore émerveillés par la vue panoramique, féérique à cette heure nocturne, de la ville qui accueillit Victor Hugo.

Moi qui n’arrivais pas – et n’arrive toujours pas – à quitter l’Inde, à en revenir (nous y avons passé un mois), je n’en revenais pas de contempler, par le hublot, les rivières de diamants orange et blancs des routes immobiles et des phares mobiles sillonnant le velours noir où sommeillent, comme en une mer suspendue, les rêves des habitants. Lire la suite


C’était le présent, et nous étions sereins.

– Dernière phrase de mon conte Une époque (1993)

dans Les Seins de lune.

 

Au plus vif de la peur

sur le bûcher des innocents

enfer au croisement

d’incompatibles pouvoirs,

des cris d’amour sur G.S.M. ! Lire la suite


À première vue, la tristesse règne à Sarajevo. Mais les rencontres la dissipent. Artistes, hôtes, généreux et curieux, nous accueillent. Sous l’accueil transparaît une attente, celle d’être compris.

Compris, ils laissent affleurer la tristesse. Ma première vue était la bonne. L’après-mal, l’après-malheur, à la très lente guérison.

Moi qui ai le sourire pour vocation, je leur souris mes poèmes. J’en lis un en français. Lire la suite