Tandis que, en Belgique, pour ce qui regarde la disparition ou non de ce pays, la suite des événements s’était intégrée à la droite ligne de tout ce qui avait précédé, puisque là, comme une fatalité, l’écheveau à défaire n’est en rien différent du nœud coulant qu’on fait, le monde avait continué à tourner. Pas mieux, comme on peut s’en aviser chaque matin. Mais il faut aussi convenir que les enjeux de cette marche obstinée étaient tout de même d’une autre envergure que ces sempiternelles querelles de nantis.
À vrai dire, à cette échelle, on sentait bien que l’on vivait une de ces périodes, assez rares dans l’Histoire, où un basculement majeur s’opère aux yeux de tous et révèle, comme un motif de moins en moins dissimulé dans le tapis, un grand nombre d’aspects de ce que seront la société future et la vie qu’on y mènera ; l’une de ces périodes, encore plus rare en vérité, où la notion même de « défi » devait être révisée de fond en comble, tant ceux qui sont à relever maintenant revêtent, par leur ampleur et par leur accumulation, un caractère largement inédit et qu’il faut bien qualifier de supra humain. Lire la suite →