À Selma Lagerlöf, i.m.
— Il y a des langues où l’on a le passé devant soi : on le connaît, on le voit ; l’avenir, on l’a derrière soi : on ne le voit pas, on ignore tout de lui. D’ailleurs, en français, « avant », qu’est-ce que cela signifie ? « C’était mieux avant » : du passé. « En avant ! » : de l’avenir. Et « en avance » ? Il n’y a pas d’avance. Il y a des moments où l’on se sent prêt à tout quitter, c’est-à-dire à quitter le temps. Plus rien ne pèse, plus rien ne tient. On ne tient plus à rien.
— Tu t’égares. Tu me fais penser à ces étudiants distraits, imprécis, négligents, qui lisent mal les questions d’examen. Regarde : Jacques a dit « Je vous invite à scruter le rétroviseur ».
— Moi, j’y trouve la Poésie, entre la science-fiction qui se prend pour Cassandre et les documents sonores d’il y a mille millénaires…
— Pardon ? Lire la suite →