Ce qui manque à l’Europe, c’est le monde
Édouard Glissant
Passé le premier moment de stupéfaction qu’un acte d’un tel cynisme a pu causer, et faute de pouvoir, en l’absence de témoins du forfait, reconstituer son modus operandi (combien d’hommes ? dotés de quels moyens ? bénéficiant de quelles complicités ? est-ce un seul groupe ou une alliance de circonstance ?), il a bien fallu s’interroger sur les motivations précises des ravisseurs. Jusqu’ici, en effet, nulle revendication n’a été clairement exprimée ni répercutée ; et on doute même que des images viennent jamais montrer les ravages de la douleur et de la peur sur la captive, suppliant, dans un bouleversant appel à l’aide, que son calvaire s’achève : car aucune mise en scène ne saurait être assez retorse pour jouer avec les nerfs de ceux qui la verraient, tant la victime paraissait déjà démunie et ignorée quand elle était encore en liberté. Personne, à peu de chose près, ne semble du reste disposé à lui accorder plus d’attention ou de sympathie, maintenant qu’elle est retenue en otage. Lire la suite
