Mais cet après-midi, cet irrépressible désir d’être celui qui touche, celui qui d’un regard légèrement amusé, légèrement concentré, toise l’autre avant de la palper. Me placer devant lui, suivre du doigt les contours de son visage, ses lèvres, son nez, son front, ses maxillaires, son menton, ses oreilles, ses sourcils, ses orbites. Écarter doucement ses lèvres, sentir l’intérieur humide et chaud de ses lèvres, attendre la langue qui, timide ou téméraire, lèche mon doigt, l’aspire. J’aimerais faire glisser des bretelles sur une épaule, d’abord la gauche, puis la droite, les replacer sur les épaules, attendre. J’aimerais dénuder un sein, un sein d’homme, un sein de femme, puis caresser l’entour du téton avec un doigt, plus tard peut-être avec ma langue. J’aimerais m’agenouiller devant quelqu’un, défaire une ceinture de pantalon, ouvrir les boutons ou la fermeture éclair d’une braguette, faire glisser un doigt au-dessus du bord d’un slip, sourire à la vue des poils dont les petites boucles dépassent de l’élastique. J’aimerais dénouer des lacets, ôter une chaussette, poser un pied nu sur ma cuisse, tirer doucement les doigts de pied. J’aimerais être celui qui touche, avec ses doigts, ses mains, ses lèvres, sa langue. Mais je suis celle qui est touchée, qui est debout, assise ou couchée, observe des doigts, des mains, des lèvres, une langue qui effleurent ma peau, écoute des paroles comme celles-ci : Lire la suite