Ce matin du 21 juillet, je me suis levé de bonne heure. C’est une habitude que j’ai prise depuis l’âge dix-sept ans, depuis le jour où j’ai réalisé à quel point j’étais attaché à mon pays et à tout ce qu’il représente à mes yeux : la bravoure, le courage, l’union, la force, la liberté, la couronne. Ma femme et mes trois fils (mariés tous les trois) s’en moquent. Ils considèrent que mon patriotisme a quelque chose de romantique et que mes idées — et mes idéaux — sont rétrogrades.
Je suis tolérant. Je me dis que chacun fait comme il veut et pense comme il veut, même si j’éprouve beaucoup de difficultés à me mettre à la place de tous ces gens qui, en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles, n’arrêtent pas de proclamer la mort imminente du Royaume. Leur discours m’a toujours agacé. Cela fait un bon moment d’ailleurs que je me suis désintéressé des choses de la vie politique nationale. J’ignore quels sont les partis au pouvoir, je ne connais le nom d’aucun ministre. A fortiori, je serais incapable de dire qui est aux Finances, aux Affaires étrangères ou aux Classes moyennes. De toute manière, ça ne change rien : ces gens-là passent. Exactement comme passent dans les républiques occidentales les présidents élus au suffrage universel. Lire la suite