À Redu, village du livre et de l’espace, symbole du réveil du vieux pays, je marchais dans la poussière des travaux et j’entrais, ébloui par le soleil de juin, dans toutes les librairies, fraîches et sombres comme des grottes. Je cherchais des ouvrages anciens sur l’Ardenne et la Wallonie, sur la faune et la flore, sur les traditions et le folklore, sur les fermes et les hameaux, sur les villes, les mines et les industries d’autrefois. Les bouquinistes me montraient des albums de photographies et des livres d’histoire, des brochures touristiques et des recueils de contes et légendes.
Chargé de sacs en plastique, je rejoignis l’hôtel dont j’occupais l’unique chambre. Il me restait à inspecter la librairie générale que tenait mon hôte. Au bout d’une heure, j’avais découvert deux romans que je feuilletais avec fièvre, debout devant les rayonnages. Je sentais que, tout récents qu’ils fussent, datant d’une dizaine d’années, Les Peupliers et Les trous de la rue Lartoilallaient m’aider à voir plus clair dans de lointaines origines wallonnes, longtemps refoulées, voire reniées. Lire la suite