Trop jeune pour avoir connu l’effondrement soviétique, la bécasse aurait été la première à crier sa joie, à se hisser sur le mur, à tenter de le démanteler… Bien des écrivains, qui ont eu cette opportunité, ont été trop paresseux pour se ruer sur cet événement qu’ils auraient vécu sur le vif. Ils se sont contentés d’ergoter, de palabrer, devant un verre de bière. La grande politique dans les bistrots. Bruissement des neurones comme vol d’abeilles autour d’une ruche. Pendant ce temps, avec pioches, marteaux, tournevis, les Berlinois cassaient le mur, tous ensemble, tous dans le matin frais, tous en sueur et presque en extase devant cette chose magnifique : participer à la grande Histoire, ouvrir le goulag à l’air pur de la liberté.
Par contre, la bécasse avait vécu dans sa chair le 11 septembre 2001, « septembre gong », comme l’avait baptisé son rédacteur en chef. Pilotés par des kamikazes talibans, deux avions percutent les tours jumelles du World Trade Center qui s’effondrent et changent les rapports de force dans le monde. Lire la suite →