Lorsqu’il eut achevé de dissimuler les traces sanglantes de son forfait, un de ces nouveaux meurtres demeurés inexplicables, Nicolas Dostkine leva le regard de sa table de travail et se laissa distraire par le mouvement de la mer du Nord. Il aimait à l’observer par la baie vitrée du bunker enterré au fond du jardin de sa maisonnette de Saint-Idesbald.
La tempête faisait rage. Le vacarme du vent et des vagues lui tenait compagnie tandis que comme toutes les nuits, il avait renoncé à trouver le sommeil. Plutôt que de s’agiter sans repos dans l’inconfort et l’angoisse des insomniaques, il s’était levé et attelé à l’ouvrage de ce qui allait devenir un nouveau crime parfait et, selon toute probabilité, un succès commercial qui ferait le bonheur de son éditeur.
Après avoir achevé le chapitre auquel il s’astreignait chaque jour, l’écrivain aimait à marcher sur la plage, surtout en ces jours d’automne où les vents du Nord transforment la mer en un champ de bataille assourdissant. Lire la suite