Description
L’Inde s’est rapprochée de nous, à moins que ce ne soit l’inverse. On croyait encore, il y a un demi-millénaire, qui n’est pas hier bien sûr, qu’on l’atteindrait par l’Ouest. On a vu ce que cela a donné, et les conséquences exorbitantes de cette méprise. De ce fait, le continent conquis par erreur a éclipsé celui que l’on avait voulu initialement atteindre. Et si, de nos jours, nous assistions au retour du balancier ? S’il était admis, aujourd’hui, d’inverser les termes, de pratiquer le chassé-croisé dans un titre qui a inauguré, sous la plume de Pierre Mertens, une des œuvres essentielles des lettres belges de langue française ?
L »Inde n’a certes cessé de fasciner, mais selon des modalités différentes. Aujourd’hui, elle n’est plus ce réservoir de sortilèges qui enchantait par son étrangeté, ni le théâtre d’une émancipation pacifique dont on aurait aimé qu’elle serve plus souvent d’exemple. Elle est devenue, dans le concert des nations, ce que l’on appelle, sans trop savoir ce que cela signifie, un « acteur à part entière », pour le meilleur et pour le pire. Elle s’est inspirée des usages de ses suzerains de jadis, elle est même, sur certains plans, en mesure de les supplanter. Ce ne sont pas les métallurgistes de la vieille Europe qui en disconviendront…