N° 258 – Europile ou Euroface ?

 
Épuisé
 

11,32 

Épuisé

Description

C’est pile. Les jeux sont faits. Rien ne va plus. À la roulette démocratique, la bille s’est arrêtée sur la case du non, en France du mois. C’était avant-hier, et nous sommes déjà dans une autre ère. Il y a quelque chose de vertigineux dans l’irruption de ces dates toutes fraîches qui prennent aussitôt une allure de repère. Le 29 mai ouvre au suirplus un cortège d’autres jalons qui s’échelonneront jusqu’à la fin de l’année prochaine, moment où il s’agira de faire le bilan de cette vaste opération, désormais largement compromise, de ratification de la première constitution européenne.

La France, une fois de plus, a dramatisé au maximum l’événement. C’est ainsi qu’elle se rappelle à l’attention du monde. Il y a belle lurette qu’elle ne jour plus une rôle objectivement majeur, mais elle compense ce recul par une subjectivisation exacerbée. Parce qu’elle est la nation du débat d’idées par excellence, qui va de la palabre accoudée au zinc aux états-généraux de l’intelligentsia. Elle avait, de plus, du fameux grain à moudre : un texte largement pensé en français (ses principaux rédacteurs ont probablement, chose devenue rare, dû débattre dans la langue de Rousseau de ce contrat jugé par les uns trop social, par les autres pas assez), soumis au surplus, quant à la forme, à l’examen de l’Académie Française. Voilà donc un produit labellisé français rejeté par la France elle-même. Mais existe-t-il encore « une » France ?

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