N° 269 – Dessine-moi une Belgique

 
Épuisé
 

11,32 

Épuisé

Description

Et c’est reparti. Il a fallu une portée de neuf mois pour que la Belgique accouche d’un gouvernement réputé non provisoire, alors qu’ils le sont tous par essence. Comme l’aurait dit le plus discret de nos souverains, même si Patrick Roegiers, dans sa Spectaculaire histoire des rois des Belges le réhabilite à sa manière, « ils » ont sauvé le « brol ». Le prince Charles avait un sens de la formule qui s’apparentait à celui d’Ensor, Brel ou Verheggen. La Belgique est un fatras, que l’expression bruxelloise résume bien. Fatras d’histoire, d’inventivité juridique et de plomberie institutionnelle. On vient d’en vivre une belle synthèse dont le public, tout en s’en plaignant d’abondance, a vécu les péripéties avec passion. La preuve en a été fournie par les kiosques : plus les journaux parlaient de politique, plus ils augmentaient leur tirage…

On n’a jamais autant commenté les manœuvres de nos préposés aux affaires publiques que durant ces trois saisons : un été hébété, un automne navrant, un hiver présentant quelques signes de revalidation. À l’image de l’épreuve que dut subir Yves Leterme. Lui qui porte l’augure de la fin dans son nom dut affronter physiquement une mise en garde qui ne le laissa pas indemne. Il est sorti de l’hôpital avec quelques kilos de moins et quelques galons de plus. Doit-on se souvenir que l’on est mortel pour cesser de s’obstiner dans des voies sans issue ? Le ton sur lequel il a proclamé, le jour de son entrée en fonction de Premier ministre, qu’il était désormais au service de tous les Belges, était une belle illustration de ce que Pirandello appelait la volupté de l’honneur et de l’adage selon lequel l’habit fait le moine.

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