N° 261 – Mobrandt et Remzart

 
Épuisé
 

11,32 

Épuisé

Description

L’un est passé comme une bourrasque, une saute de vent, d’une intensité folle, mais brève, qui s’identifie même, à nos yeux, à ce que la jeunesse peut avoir de gracieux et de brutal. L’autre, au contraire, nous entretient des outrages du temps sur les chairs, sur les paysages, sur les fastes. l’un n’est que souplesse, fluidité, agilité, et apparente joie. L’autre est rude, âpre, pénible souvent, et semble ployer sous les usures et les lassitudes l’existence. Ils sont si différents que leur rencontre, au hasard d’un calendrier commémoratif, si fortuite qu’elle soit, est de l’ordre du choc frontal, mais combien éclairant !

Ils sont allés au plus loin de ce que leur art permettait d’explorer, et en même temps se sont émancipés de leur contexte. Il y a d’ailleurs deux façons très opposées de les aborder, parmi d’innombrables autres. On peut les voir comme des produits de leur temps, ou comme d’extraordinaires transgresseurs de leur époque. Rembrandt est d’abord un Hollandais du siècle d’Or, lorsqu’une nation jeune encore, qui s’est libérée du joug d’une grande puissance, jouit pleinement des fruits de son courage et de son autonomie. Il en vit, de cette prospérité. S’il devient assez vite un peintre connu, reconnu, c’est qu’une communauté, autour de lui, a de quoi l’entretenir. D’autres artistes ont bénéficié comme lui de ce dynamisme, dont on brassait, à Amsterdam, les dividendes. Une bourgeoisie triomphante envoyait ses vaisseaux de par le monde, et accumulait ses trésors aux bords des canaux.

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